Tout se passe dans le mental, la conception des phrases musicales, leur couleur, la façon de les jouer, avec quels doigtés, avec quelle expression.

Mentaliser est la base de tout, le secret de la réussite. "On ne joue pas du piano avec ses doigts" disent les grands maîtres.

Herbie Hancock déclare ne passer que une ou deux heures au piano par jour, pas plus.

Le reste du temps il réfléchi, médite, mentalise, imagine, invente des ruses harmoniques, rytmiques, sonores, le tout sans poser les doigts sur le piano.

Les doigts ne sont que l'outil, l'interface, ils obéissent aux injonctions du cerveau qui est la tour de contrôle et c'est tout.

D'après une récente étude, les doigts d'un débutant sont aussi rapides que ceux d'un virtuose, mais ils ne savent pas ou aller!

Si le cerveau est précis, rapide, et inventif, les doigts le seront, comme des petits exécutants qu'ils sont. Il suffit de leur indiquer où aller et comment, ils le font!

Du coup, travailler ses doigts durant des heures sur des exercices type "Hanon" sans connecter l'esprit et le feeling,  sans la concentration musicale requise, est une perte de temps et un exercice contre-productif.  

Cela développera à votre insu un jeu mécanique, désincarné, "technique" au mauvais sens du terme.

"Hanôner" vous habituera à jouer de manière déconnectée, déconcentrée, et vous allez perdre le fil de votre discours musical!

Art Tatum disait qu'il ne faut jamais être" joué" par ses doigts.